Tout commença il y a vingt-cinq ans de cela à New-York le sept juin 1989. Mes parents filaient le parfait amour et j'avais été très attendue à ce qu'ils m'avaient dit, en même temps, j'étais leur premier enfant et je fus l'unique. Je vivais dans une grande maison digne des plus grandes séries ou films et nous avions énormément d'argent. Nous étions tous heureux. Petite, j'ai commencé à prendre des cours de danse classique et moderne/hip-hop. A l'école, je travaillais bien mais je n'attendais qu'une chose, que la sonnerie retentisse pour que je puisse partir et mettre mes chaussons pour aller danser, ce que mes parents ne comprenaient pas, ils plaçaient beaucoup d'espoir en moi pour que je reprenne l'affaire familiale. Mais j'avais décidé tout autre chose, devenir une grande danseuse et vivre de ça.
Pendant seize ans, ce fut comme ça, jusqu'à ce que mon père fasse faillite suite à une mauvaise décision. En très peu de temps, nous étions passés du statut de riche à pauvre. Suite à ça, on a déménagé en Italie, mon père pensant refaire fortune. La grande maison avait laissé place à un minable appartement infesté de cafard et de souris, mais nous n'avions pas le choix, c'était tout ce que l'on pouvait se payer. Je dus, à mon plus grand malheur, arrêter les cours de danse qui étaient devenus trop coûteux. Mon père avait sombré dans l'alcool, ma mère partie sans dire un mot, ne laissant même pas une lettre pour expliquer le pourquoi du comment. Connaissant ma mère, elle ne devait plus supporter cette vie. Pour moi, elle était une lâche. A seize ans, je me retrouvais seule avec un père alcoolique vivant dans un petit appartement. Elle était loin notre ancienne vie.

J'avais enchaîné les petits boulots mais ils ne payaient pas assez pour subvenir aux besoins de deux personnes. Alors, à mes dix-huit ans, je dus devenir strip-teaseuse. J'avais honte d’exhiber mon corps à ces hommes ne pensant qu'à une chose... Me mettre dans leur lit, mais je n'avais pas le choix. Un jour le patron est venus vers moi pour me féliciter du travail soit disant "remarquable" que je faisais. Il me proposa une augmentation mais pas n'importe laquelle. Je me souviendrais toujours de la conversation que l'on avait eu:
"Je sais que tu rêves d'une vie meilleure Sacha, en même temps après ce que tu as traversé, c'est normal. Je ne sais pas si je t'ai déjà parlé des secrets de cette boîte." J'avais secoué la tête, ne sachant pas ce qu'il voulait dire. "La plupart des filles ici ont assez d'argent pour vivre aisément... Je suis sûr que tu as une idée de ce qu'elle font et c'est pour ça que je te propose de les rejoindre, je suis sûr que tu seras très appréciée." Il fit un léger rictus, c'est là que je compris. Je l'avais alors traité de cinglé et que jamais je ne prostituerai.
Mais quelques jours plus tard, je me retrouvais avec ses filles. J'avais accepté, n'ayant plus assez d'argent pour vivre. Au début, ce fut difficile , peu de clients et s'il y en avait un, je pleurais après qu'il soit partit tellement j'étais honteuse. Je m'y suis faite, après sept ans à faire ça, je ne pleure plus et je fais ça sans me poser de question. Je n'ai pas le choix. Cependant, j'espère qu'un jour je me partirai de là-bas pour faire ce que j'ai toujours voulus faire. Danseuse, mais pas n'importe quelle danse. Le pole dance mais pas en striptease comme je fais maintenant, non, quelque chose de fluide, de beau que l'on peux présenter en spectacle. Et j'aimerai vivre de ce métier.