Tes parents n'ont jamais étaient la pour toi. Tu t'es élevé, tout seul, dans les rues de Venise. T'étais le gamin sauvage et un poil ténébreux qui volait des gâteaux dans la boulangerie du coin, t'étais le gamin qui ne parlait à personne, surtout pas aux gens qui te regardaient avec de la pitié dans les yeux. Tu étais celui qui passe inaperçu, celui qui met les gens mal à l'aise, surtout quand tu faisais la manche alors que t'avais à peine 10 ans. Tu (sur)vivais comme tu le pouvais en volant ta nourriture dans les magasins ou en arnaquant les touristes. Jamais tu t'es laissé abattre, jamais t'as laissé quelqu'un te tendre la main, jamais tu t'es apitoyé sur ton sort car pour toi ta vie était normale et encore aujourd'hui tu penses pareil. T'aurais pu encore grandir comme ça dans la rue, mais un jour tu t'es retrouvé dans une voiture de police en direction d'un orphelinat, un putain d'orphelinat. Autant dire que l'intégration avec les autres gamins ce n'était pas ça du tout. Tu restais dans ton coin, tu ne parlais presque pas. Jusqu'au jour ou ce gosse est venu alors que tu mangeais tranquillement, assis dans la cantine. Il s'est posé à côté de toi et il a pris ton plateau repas. La nourriture c'est un truc sacré pour toi, tu ne supportes pas que quelqu'un touche à ton assiette. Peu à peu la haine est montée, surtout que l'autre, il t'énervait déjà depuis quelques jours. Il se prenait pour le chef et tapait sur les plus petits, ceux qui étaient sans défense. Doucement, t'a tendu ton bras et d'un coup sec t'a enfoncé sa tête dans son assiette. Ce n'était pas très méchant, du moins au début. Il s'est levé, toi aussi, et il a commencé à te rabaisser plus bas que terre. Alors tu t'es déchainé, il s'est retrouvé la face contre terre et toi tu le ruais de coups de poing et de pieds. Si on ne t'avait pas séparé de lui tu l'aurais surement tué. D'ailleurs tu le regrettes car t'es certain qu'il est devenu un mec détestable, le genre de mec qui ne mérite même pas de vivre. La nuit qui a suivi, t'as pris tes affaires et tu t'es enfui de l'orphelinat, puis de toute façon t'avais aucune chance qu'une famille s'intéresse à toi, pas avec ta gueule d'enfant un peu cassé.

   Elles sont sur la piste de danse en train de se déhancher et toi t'es assis dans un coin, tu ne cesses de les regarder. Elles inondent la pièce avec leurs éclats de rire, leurs sourires et leurs cheveux dorés. Tu finis ton verre d'un seul trait et tu les rejoins. Bientôt elles te prennent en sandwich et se déhanchent contre toi. Tes mains se baladent sur leurs corps de déesse et ton souffle se mélange aux leurs. Soledad et Marisol, elles t'appartiennent, entièrement. Beaucoup de personnes ne comprennent pas la relation qui vous unit et en même temps t'es certains que la plupart son jaloux. Vous n'êtes pas en couple, loin de là. Vous êtes plutôt un trio mais ce n'est pas de l'amour qui vous unit, non, c'est bien plus que ça, depuis que t'as rencontré ses filles t'as l'impression d'être hors du temps, de vivre dans un autre monde. Ensembles, vous êtes un trio, vous êtes inséparables, mais au fond t'as peur que cette relation t'amène à la destruction car sans elles, tu n'es pas certain de pouvoir reprendre une vie 'normale'. Vous terminez la soirée dans votre appartement avec votre pot de nutella tandis que dehors le soleil se lève. Vous passez vos nuits dans les bars du coin et vous rentrez dans le jour apparait, pour vous mettre au lit et glander toute l'après-midi. Ce n'est pas toujours facile de partager un appartement avec deux filles, parfois t'as juste envie de tout plaquer et partir, surtout quand elles font leurs petits caprices de princesses ou leurs crises de jalousie. Ce n'est pas toujours simple même si tu ne le montres pas forcément, parfois t'as vraiment envie de claquer la porte et de disparaitre pendant quelque temps. Mais l'amour que tu leur voues est beaucoup trop fort, c'est simple et compliqué en même temps.