Notre enfance, c'est la part la plus vraie, la plus profonde de nous-mêmes qui demande à être sauvée. O sole mio, ma belle Venise. J'adorais passer mes après-midi près du grand canal à regarder les gondoles passer devant moi. C'était l'occasion pour moi d'observer tous ces étrangers venus admirer la beauté et le romantisme de ma ville natale. Je n'étais qu'un gosse, un gamin de six ans à peine mais je connaissais Venise comme ma poche. Et j'aimais ma ville, vraiment. Son authenticité, son carnaval, sa splendeur... Venise est unique. Alors je flânais dans les petites rues calmes et tâchais d'éviter les canaux et les rues fréquentées par les touristes. Maman disait que c'était dangereux. Non, je préférais rendre visite aux chats du quartier et m'amuser avec eux. D'ailleurs, ce jour-là, je jouais avec Panzani, un chat gris, beige et blanc. Je lui courais après en riant aux éclats. Mais il courait si vite avec ses longues pattes. Si vite que, me prenant au jeu, je ne remarquais pas le pavé légèrement déplacé sur mon chemin et tombais à la renverse en plein dans le canal. J'avais récolté une belle écorchure au niveau de l'arcade ce qui signifiait que j'hériterais d'une cicatrice pour les quelques années à venir. J'étais également trempé et tout sale parce que l'eau des canaux n'était pas réputée pour être la plus propre au monde. Maman allait être furieuse. C'était mon tout nouveau pantalon. Elle l'avait payé une fortune m'avait-elle dit. Alors j'étais rentré à la maison, penaud. Et à peine avais-je franchis le seuil de la porte que ma mère s'exclamait :
Giacobbe ! Où es-tu allé te fourrer ? La main claqua sur mon visage la seconde d'après. J'étais en pleurs. C'était tellement injuste. Au lieu de s'inquiéter pour moi elle me criait dessus.
Ce n'est pas ma faute Mama ! J'ai glissé et... Je ne veux pas savoir ! Tu devrais prendre exemple sur ton frère. Lui au moins fait quelque chose d'utile et de responsable de ses journées. Il vient de rapporter un excellent bulletin et les félicitations du directeur pour services rendus à l'école ! Et voilà. Comme à chaque fois, Gino revenait au centre des discussions et disputes. Mes parents ne pouvaient s'empêcher de me comparer à lui. Me rabaissant constamment. Oui mon frère était beau, grand, brillant. Et alors ?
Tu es un très mauvais exemple pour ta soeur. Je ne veux pas des enfants mal élevés et irresponsables alors tu vas monter dans ta chambre et réfléchir à tout ça. Je me retenais de taper du pied, pour exprimer ma colère face à toute cette injustice mais les larmes embuaient déjà mes yeux. Giulia était ma soeur. Ma petite soeur adorée de quatre ans ma cadette. Si mignonne, si gentille. Je l'adorais déjà. Même si elle ne pouvais pas me comprendre pour le moment j'aimais lui raconter mes malheurs en rentrant de l'école. Elle au moins m'écoutait.
C'était le grand jour. Le soleil tapait fort et il faisait très chaud. Nous étions au port, tout près de l'eau. A notre gauche se trouvait un bateau dans lequel nous nous apprêtions à embarquer. Nous quittions Venise pour l'île de Burano. Un endroit magnifique me disait maman. Pourtant je n'étais pas content de partir, mais alors pas du tout. J'adorais Venise moi, mais papa en avait mare du bruit, maman des odeurs et des touristes. Alors ils avaient opté pour un petit coin de paradis non loin de là.
Tu vas me manquer Giacobbe. Maria me serrais fort dans ses bras, des larmes coulant sur ses joues. Nous étions amis depuis notre plus jeune âge et c'était vraiment dur de me séparer d'elle. D'elle et du reste de mes amis d'ailleurs.
Toi aussi Maria, toi aussi. Je lui rendais son étreinte avant de me détourner, retenant mes larmes. Je pris la main de Giulia dans la mienne et tâchais de rester fort en m'avançant sur le ponton. Pas un regard en arrière, non. Je ne devais pas vivre de regrets. Mais déjà un vide apparaissait dans ma poitrine. Je ne reverrais pas mes amis ni Venise, ni même Panzani avant un bon moment.
Le collège. Chaque matin je me levais avec la boule au ventre, ne sachant pas trop pourquoi. J'avais des notes passables mais rien de bien catastrophique. J'avais des amis. Pourtant je n'allais pas bien. J'avais ce sentiment en moi que je n'appartenais pas à ce lieu. Sans aucun rapport avec les études d'ailleurs. Je me sentais juste déplacé par rapport aux autres jeunes autour de moi. Mal à l'aise. Puis j'ai finis par comprendre l'inconcevable.
Giaco, action ou vérité ? C'était à une de mes premières soirées. Une pauvre canette de bière en guise d'alcool et des pizzas à gogo. Elle pouvait paraître innocente mais personne ne mesure la cruauté des pré-adolescents.
Vérité ! Certains levèrent les yeux au ciel, las de voir les gens toujours choisir la même chose. Mais après tout je venais enfin de m'intégrer dans une bande "cool" et "populaire" alors je préférais y aller doucement et ne pas me ridiculiser trop vite.
Alors... Pourquoi t'es toujours célibataire ? Cette question était plutôt simple mais elle m'avait pris au dépourvu. Parce que je n'y avais jamais vraiment réfléchis avant. Oui, pourquoi ?
Euh... je sais pas trop. J'aime personne j'imagine. La fille m'ayant posé la question leva les sourcils, visiblement déçue. Je ne sais pas trop à quoi elle s'attendait mais certainement pas à ça. La soirée se poursuivit et on fit un tour de salle, enchaînant les bières si bien que pour des ados n'y étant pas vraiment habitués, l'alcool nous monta facilement à la tête, et je finis par perdre la raison.
Allez à ton tour Giacobbe. Action ou vérité ? ACTION ! Les acclamations retentirent aussitôt. Enfin un peu de piment.
Tu dois rouler une pelle à Antonio. Mon s'arrêta net. Qu'était-il encore sorti de l'esprit pervers de mes camarades ? Antonio était certainement le plus bourré de la bande mais il était aussi très hétéro et viril. Et macho aussi. Alors je n'étais pas vraiment emballé. Bizarrement l'idée ne me répugnait pas tant que ça. J'étais plutôt curieux même. L'alcool, sans doute. Mais j'avais peur. De l'avis des autres, de leur regard. De mal agir, de faire un geste déplacé. Mais bien vite les encouragements me poussèrent à me lancer. Je m'approchai lentement de mon "ami" et mes lèvres finirent par se déposer sur les siennes. Aussitôt, mon monde s'écroula. Je ne saurais pas vraiment décrire ce qu'il est arrivé en moi mais une chose est sûre : je ne voyais plus le monde de la même façon. Cette sensation était si... si agréable. J'en voulais encore plus. J'accentuais notre baiser assez doux au début mais bien vite la réalité me rattrapa. Antonio me poussa en arrière avec force. Emporté par ma fougue, j'avais complètement oublié que nous n'étions pas seuls et qu'il n'était pas gay. Et moi non plus... en théorie.
Non mais ça va pas, pédé ? Les gens autour de nous ne riaient plus, et je voyais dans le regard d'Antonio qu'il avait plus envie de m'en coller une que de m'embrasser. J'avais vraiment merdé. Alors je m'étais levé, encore sonné et perturbé par ce qu'il venait de se passer. J'avais rassemblé mes affaires et étais parti de la soirée, sans un mot et sous le regard hostile de mes "camarades".
Le bruit des couverts sur nos assiettes était le seul que l'on pouvait entendre ce soir-là. Je ne sais pas trop pourquoi, mais on aurait dit que l'atmosphère était électrique. Comme avant les orages. Aucun de nous ne disait le moindre mot, on se contentait de manger nos pâtes sauce tomate et basilic en silence.
Gino, quoi de neuf au lycée ? Ma mère avait décidé d'interrompre ce silence pesant, qui n'avait pas l'air de l'être pour elle d'ailleurs.
Oh, j'ai eu dix-huit en maths au dernier contrôle. Ma mère sourit, tout comme mon père. Ils étaient si fiers. Je levais discrètement les yeux au ciel tout en priant pour que la conversation ne retombe pas sur moi au final. Evidemment...
Et toi Giacobbe ? Je sentis mon sang se glacer et j'eus du mal à avaler ma bouchée. Et pour cause, ma journée avait été catastrophique.
Oh, ça va, rien de bien spécial. La routine, tu sais... Je la vis froncer les sourcils.
Je n'aime pas quand on me ment et tu le sais très bien. Qu'est-ce que tu caches ? Mon pouls s'était mis à accélérer, je n'avais vraiment envie d'en parler. Parce que cela impliquait bien trop de choses qui me faisaient peur.
Rien j'te dis. Giacobbe ! Réponds à la question de ta mère, renchérit papa. Je soupirai, ne sachant trop quoi faire.
Et bien... Je me suis fait bousculer cette après-midi. Par des types... Le regard de ma mère se voila d'une certaine inquiétude et celui de mon père s'assombrit.
Comment ça ? Et bien ils m'ont menacé... enfin c'est des menaces en l'air vous savez... Et pourquoi ils feraient ça ? Je n'en revenais pas. Au lieu de s'inquiéter mon père semblait remettre en doute mes propres paroles.
Je sais pas enfin... euh... Je soupirais lourdement. C'était le moment.
Il faut que je vous dise quelque chose. Je crois... je crois que je suis gay. J'avais l'impression d'avoir lâché une bombe. Il régnait un silence de mort à la table et je ne savais pas trop si mon coeur suivait une folle embardée ou s'il s'était tout simplement arrêté. Je n'osais plus respirer, encore moins croiser leur regard ou juger leur expression. Mais, continuant dans ma lancée, je rajoutai :
En fait, j'en suis sûr. Je suis gay. Et, prenant mon courage à deux mains, je relevais la tête vers les membres de ma famille. Ma mère semblait plus triste qu'autre chose, mais du certaine façon j'avais l'impression qu'elle sentait le coup venir. Mon frère avait la tête plongée dans son assiette, il semblait très mal à l'aise, comme si mes propos étaient gênants. A cet instant, j'avais une furieuse envie de lui mettre mon poing dans la gueule. C'est vrai que dans une bonne famille comme la nôtre, ce genre de choses "ne se font pas". Mais c'est pas comme si je l'avais choisi merde. Mais ça, ce n'était rien, absolument rien face à la réaction de mon père. Il était vidé de toute expression. Ses narines se dilataient avec force et ses veines battaient fermement contre sa tempe. Il avait la main crispée sur sa fourchette et semblait sur le point d'imploser.
Non. Ne dit pas ça. Je fronçai les sourcils, sceptique. Où voulait-il en venir ?
Pourquoi ? Parce que je ne veux pas que mon fils soit un PÉDÉ ! La violence de ses mots me coupa net. J'avais l'impression qu'on m'avait planté un pieux dans le coeur, et encore j'eus préféré que ce soit le cas. Entendre ces mots sortir de la bouche de mon propre père c'était... pire que tout ce que j'avais pu imaginer. J'avais envie de crier à l’injustice, de lui dire qu'il était trop con. Mais je n'en avais vraiment pas la force. J'avais juste envie de pleurer mais même les larmes ne me venaient pas. Alors, calmement, je me levai et déposai ma serviette en tissu sur la table, près de mon assiette. Je fis quelques pas dans sa direction puis, tout aussi calmement, lançai :
Tant mieux. Parce que je n'ai pas envie d'avoir un connard en tant que père. Puis je grimpai les marches de l'escalier pour aller m'enfermer dans ma chambre, et pour vider mon coeur. Au moins, je n'avais plus à porter ce lourd fardeau sur les épaules et je saurais bien vite qui m'aime vraiment pour ce que je suis dans cette famille. Mais ça fait mal, c'est certain. Bien vite, je fus rejoins par ma soeur. Elle me serra dans ses bras sans un mot. Elle au moins me comprenait.
Il n'y a pour l'homme que trois événements : naître, vivre et mourir. Il ne se sent pas naître, il souffre à mourir et il oublie de vivre. Excusez-moi monsieur. Je me tournais vers l'origine de cette voix. En face de moi se trouvait un petit bout de femme haut comme trois pommes mais pétillante de vie.
Oui ? Je voulais savoir si vous auriez ce t-shirt en xs s'il vous plaît. Toutes les tailles sont affichées en magasin, désolé, je répondis avec un sourire. Elle semblait passablement déçue, et mon instinct de vendeur hors pair revint à la charge.
Je peux me permettre un avis ? Elle eut une petite moue blasée et haussa les épaules.
Bien sûr. Je pense que vous devriez plutôt opter pour un t-shirt de cette collection, il est plus coupé pour votre morphologie et saura d'avantage vous mettre en valeur. Je lui décochai un de ces sourires charmeurs dont j'avais le secret après deux mois seulement de profession, si si.
Et en plus, nous en avons en xs ! Ma dernière remarque la fit sourire et elle s'intéressa d'avantage à la collection dont je lui parlais.
Vous avez raison. Bien sûr que j'avais raison. Je m'y connaissais très bien en matière de mode. C'était en quelques sortes ma passion. Ce pourquoi j'avais décidé d'abandonner les études pour devenir vendeur dans un magasin de vêtements de marque. J'étais mignon, j'étais gay, j'avais tout du vendeur idéal et je me donnais à fond dans mon métier puisque j'adorais ça.
Bonjour monsieur. Cette voix rocailleuse s'adressait à moi. Je me tournais vers un homme âgé de la cinquantaine et avec un peu d'embonpoint. Il me dévisageait avec un sourire poli que je m'efforçais de lui rendre même si j'étais surpris qu'un homme comme lui vienne dans notre boutique. Il n'avait pas trop le type de la maison.
Désolé de vous déranger sur votre lieu de travail, je me présente : Sergio Bertoli, je suis chargé du recrutement chez Milano Couture une maison chargée des promotions de marques connues (ou non). Je n'ai pu m'empêcher de remarquer votre sens de la mode et les conseils que vous donnez à vos clients. Conseils judicieux soit-dit-en-passant. Alors je tenais à vous proposer un travail à mi-temps dans mon agence, en tant que relooker pour les lookbooks. C'est une occasion en or et... Je levais légèrement la main.
Je vous arrête tout de suite Mr. Bertoli. J'accepte. C'est ainsi que je me rapprochais un peu plus de mes rêves, un peu plus de la mode. Plus tard, j'aurais mes propres magasins, ma propre marque avec du prêt-à-porter et de la haute couture. Je sortirais avec un mannequin et j'habillerais les stars hollywoodienne sur le tapis rouge. C'est bien de vivre avec des ambitions, c'est ce qu'on m'a toujours dit.
Ma vie avait grandement changé depuis mon adolescence. J'avais plus de confiance en moi et emmerdais le reste du monde. Les gens qui ne m'acceptaient pas tel que j'étais ne méritaient vraiment pas mon attention et il était hors de question que je laisse les propos de certains m'atteindre. J'étais heureux comme j'étais, fier de ce que j'étais devenu. Un homme, un vrai. Et j'étais bien mieux dans ma peau maintenant que j'avais adopté cette nouvelle philosophie de vie. Plus rien ne semblait pouvoir m'atteindre. Je vivais au jour-le-jour, me satisfaisais de coups d'un soir, passais du bon temps avec mes amis en critiquant le reste du monde. Je n'avais aucune attache, et j'étais très bien comme ça.
Regarde-moi ça. Je détournais mon regard de mon verre de mojito que je tenais dans ma main et relevais la tête en direction d'une femme aux allures de barbie qui aguichait deux garçons à la fois. La voix écoeurée de Gabriella en disait long sur ce qu'elle pensait. J'eus un rictus.
Cette fille a autant de blush sur ses joues et d'auto-bronzant sur le corps que je ne sais même pas qu'elle est sa couleur de peau naturelle. Mon sourire s'accentua. Elle n'avait pas tord. Et puis voir cette bimbo me rappelait pourquoi je préférais les hommes.
C'est bien, s'ils en viennent à se faire la bise ils garderont la moitié de son visage sur la joue. Ça fera un souvenir. Elle leva les yeux au ciel en rigolant. Après une minute d'un silence léger, Gab' reprit.
Giacobbe, j'crois que t'as une touche. Je relève la tête et la dévisage avec un sourcil levé. Elle me fait un discret signe de tête en direction du bar. Là-bas est accoudé un gars d'une vingtaine d'années environ, brun avec des ray-ban sur la tête. Il était en train de siroter un cocktail quelconque et, voyant que je l'observais, me fit un petit signe de tête avec un sourire. Je lui rendis son sourire, il était plutôt mignon.
Si tu veux bien m'excuser, j'ai un rendez-vous à prendre pour ce soir..., dis-je en me levant à l'égard de mon amie. Et oui, j'étais incorrigible, mais au moins je profitais de la vie.
Ces vacances étaient merveilleuses. Sans rire. La Sicile offrait des paysages magnifiques. Et c'est plages, mon dieu ces plages... Ces criques et ces petits villages. Un véritable petit coin de paradis. Je me prélassais, là, sur le sable fin, bercé par le flux et le reflux de la mer sur la rive. J'entendais des enfants rires et jouer autour de moi, mais ça ne me dérangeait pas. Au contraire c'était comme une aura de bonne humeur qui m'enveloppait tout entier. Je décidai enfin de me redresser, lunettes de soleil sur le nez. Le soleil commençait à descendre vers l'horizon et la plage se vidait peu à peu. En face de moi, la mer, dans tout sa splendeur. Soudain, un ballon de foot (du moins la version "plage") tomba juste à côté de moi. Rapidement suivit par un type me faisant signe de la main.
Excusez-moi ! Ce ballon est à vous ? Quelle perspicacité je vous jure.
Si. Je m'apprêtais à lui lancer la balle quand mon regard bloqua sur lui. Mes poumons s'arrêtèrent instantanément de fonctionner. Ce mec était un dieu vivant. Sculpté dans le marbre, un visage angélique coupé par une légère barbe de trois jours, un sourire charmeur, le tout surmonté par une tignasse brune et échevelée. J'avais l'impression de me retrouver dans un de ces films caricaturaux où le beau-gosse de service vient de faire son entrée au milieu d'une foule de filles en chaleur. En l’occurrence, la foule de filles, c'était moi. Et puis il avait bien plus de charme que ces adonis de seconde zone. Mais recouvrant mes esprits pour ne pas passer pour le pervers de service, je lui relançais son ballon.
Tenez. Merci. Il amorça un mouvement pour repartir mais il s'arrêta.
Au fait, moi c'est Cesare. Pincez-moi.
Enchanté. Moi c'est Giacobbe. Nous nous regardâmes un court instant sans dire mot et mon esprit vagabonda dans mes rêves les plus fous lorsque la réalité des choses me fit redescendre sur Terre.
Chez' ça va ? Une blondasse venait de saisir le bras de mon Apollon et me regardait d'un air méfiant.
Oh oui bien sûr. Passez de bonnes vacances, ajouta-t-il à mon encontre avec un sourire. J'étais écoeuré. Et vidé. Tant d'injustice dans ce monde. Je rentrais alors à l'hôtel retrouver mes amis et m'enfiler un pack de glace à la pistache en regardant la TV. Je n'avais pas vraiment l'habitude d'avoir un crush sur un hétéro. Et j'aimais pas ça.