"Bonjour Alex !" Alex s'avança vers le bureau du médecin, qui avait un sourire jusqu'aux oreilles. Il ne comprenait pas vraiment comment on pouvait avoir une tête pareille lorsqu'on annonçait des mauvaises nouvelles. Mais qu'importe, peut être que s'il souriait, c'était parce que ses examens n'avaient rien d'alarmants et qu'il allait être tranquille. Ces maux de tête incessants se traduiraient peut être par le stress, ou par autre chose et il pourrait se soigner en prenant des médicaments. "Asseyez-vous." Dit le médecin, changeant soudainement de tête pour faire place à sa tête habituelle : celle que Alex détestait par dessus tout. Une mine déconcertée. Alex s'asseyait donc sur le fauteuil face au médecin et il attendit une minute avant que le docteur trouve enfin son dossier. Puis il lui lança un : "Parlons peu, parlons bien" assez suspicieux et Alex écarquilla les yeux. "Ça ne va pas mon garçon." Dit-il, sous le regard interrogateur d'Alex. "Vous êtes malade." Alex avala difficilement sa salive puis il regarda sur le côté, à la fenêtre où il voyait des gens discuter. "Bien." Rétorqua Alex en se levant. "Alex, vous avez un cancer." Le monde s'écroulait, il fallait que ça tombe sur lui. Il ne savait plus quoi dire, plus quoi faire, tout partait en fumée. "Ça va être difficilement soignable, mais, on va chercher des solutions." Des solutions ? Tout était voué à l'échec, il allait mourir là, presque immédiatement et le médecin voulait trouver des solutions. Alex franchit la porte et s'en alla en marchant rapidement. Il ne voulait pas affronter ça, il ne voulait rien de lui.




   Six mois. Six moi qu'il était confronté à la maladie, six mois qu'il essayait de se résonner, et pourtant, il n'y parvenait pas car, même s'il se donnait l'air joyeux, il ne l'était pas. Bien sur, Alex affrontait la maladie avec bravoure, il ne se plaignait jamais, il ne râlait pas, il ne disait rien à propos de lui, que l'essentiel. Aujourd'hui, pour la énième fois, il se rendait à l'hôpital pour un contrôle de routine, et assis sur un fauteuil de la salle d'attente de l'établissement, il réfléchissait à ce qu'il allait faire après. Alex avait toujours des tas de choses de prévu, il ne se limitait pas aux indications de son médecin, il faisait ce dont il avait envie. "T'imagines le nombre de personnes qui rêveraient de se faire soigner dans un hôpital sain ?" Demanda une voix. Puis il tourna doucement la tête et regarda la demoiselle qui parlait, celle qui était assise à côté de lui. "Quoi ?" Dit-il en écarquillant les yeux, n'étant pas sur qu'elle lui parlait vraiment. "Je disais, est-ce que tu imagines le nombre de personnes qui voudraient se faire soigner, des gens qui en ont vraiment besoin, pas comme nous avec nos désastres futiles." Il haussa les épaules. Il était vrai qu'il y avait des tas de gens qui souffraient plus que lui, et pourtant il avait la chance de pouvoir être pris en charge dans un bon hôpital. "Ouais, c'est vrai." Dit-il, baissant les yeux, l'observant discrètement. "Tu viens pour quoi ?" Demanda-t-elle. Il réfléchit pendant une seconde. Lui dire la vérité n'arrangerait pas sa situation, alors autant rester évasif sur le sujet. "Contrôle de routine, rien d'important. Et toi ?" Répliqua-t-il en faisant un petit sourire timide. "Je crois que j'suis enceinte. C'est stupide je sais, mais bon, je préfère savoir si je le suis vraiment." Il hocha doucement la tête. "Il y a des tests de grossesse pour ça." Dit-il avec son petit air timide. "Je sais ! Mais je ne me fis pas à ces trucs là !" Il hocha de nouveau la tête, il ne savait pas vraiment quoi lui dire, après tout, ce n'était pas ses affaires. "J'm'appelle Gilly au fait, et toi ?" Demanda-t-elle, avec sa voix qui lui plaisait tant. "Alex." Répondit-il. Puis elle se leva. "C'est mon tour." Dit-elle. Il lui fit un sourire. "Appel moi." Ajouta-t-elle en lui donnant un papier avec son numéro de téléphone. Il se jura qu'il l’appellerait, mais quand ?