Alors c'est ici ? L'endroit où je vous raconte ma vie alors qu'en réalité, la plupart de vous se moque de savoir d'où je viens. Quoique je ne serais pas surprise d'apprendre que vous n'êtes d'une bande de petits curieux accros aux bonnes choses, je rigole. Pour comprendre d'où je viens, il faut faire quelques kilomètres, jusqu'à Venise, la ville où je suis née. Mais également la ville de mes parents. Maria et José Spinelli, je vous passerai l'histoire romantique digne des romans puisqu'elle n'existe pas. C'était un mariage arrangé, je n'ai jamais compris le but sachant que notre famille n'a jamais été vraiment riche. On avait toujours à manger sur la table et des cadeaux à Noel mais nous ne roulions pas sur l'or pour autant. Je suis la quatrième enfant de la famille, compter trois frères devant et une petite soeur derrière. Aussi surprenant que ce soit, j'ai toujours été plus proche de mes frères, nous sommes tous nés à une année d'intervalle alors qu'Ana, la cadette à 5 ans de moins. Cela ne nous a pas empêché d'être proche mais c'était différent. A part cela, mon enfance ressemble à celle de tous les enfants, j'aimais encore l'école, je me disputais avec mes copines, on se réconciliaient trois secondes plus tard et je dansais.Oui, danser a toujours été mon truc, j'ai toujours aimée cela. J'ai commencée les cours par du classique quand j'avais 6 ans et au fur à mesure, mon style de danse tout comme moi, nous avons évolué, grandies et sommes devenues de moins en moins sage. Au lycée, je rêvais même de faire une carrière de danseuse ce qui me valait les moqueries de mon père, véritable italien des stéréotypes qui voulaient me cantonner à une cuisine et un mari parfait. Par chance pour eux, je n'ai pas réalisé mon rêve. J'avais 18 ans, je venais de finir le lycée, je devais rejoindre une école de danse (parce que j'ai la tête plus dure que lui et je sais l'attendrir). Mais tout a basculé. Je rentrais d'une soirée avec une amie quand nous avons eu un accident qui m'a valu une jolie blessure aux genoux et qui a signé la fin de ma carrière en quelques sortes. Il fallait des mois de rééducation et même avec ma volonté, les médecins ne pouvaient rien me garantir. C'est là que ma descente aux enfers a commencé. J'ai perdue mes rêves. Mais je crois que le pire dans l'histoire c'était de voir mes proches s'extasier de mon raté. Alors j'ai serrée les dents, je me suis battue pour retrouver l'usage parfait de ma jambe et quand j'ai réussi ce que je voulais. J'ai pris ma valise, sauté dans un petit bateau et rejoins la petite ville si mystérieuse.

Vendeuse de glaces dans un camion ambulant, barmaid, serveuse, ect.. j'ai fait une bonne vingtaine de petits boulots avant de trouver le mien. Un métier que je ne voulais pas, danser sur des bars pour des hommes en chaleur franchement, ce n'est pas le rêve. Puis j'ai vu ce que les filles gagnaient en une soirée et soudainement, j'ai laissée sa chance à ce job. Je ne vous cacherais pas que je me suis trompée sur elles, finalement. Tout ce qu'on imagine, ce qu'on croit voir, c'est bien loin de la vérité. Certes, je ne fais pas le métier de mes rêves mais j'aime assez malgré les problèmes que cela comporte. Parce que oui, tout le monde pense qu'une coyote est une fille facile même si c'est faux. Alors autant vous dire que mes histoires d'amour finissent souvent très mal, jalousie, bagarre, j'ai eu droit à tout pour rien. Je suis joueuse, j'aime les hommes mais quand je suis en couple, je suis fidèle, c'est comme ça. En amitié, c'est pareil, sauf que ça fini bien. Enfin, il faut dire que cela ne fait qu'une année que je connais ma petite bande actuelle mais derrière nos différences, nos déconnades et tout ce qui pourrait nous séparer, il y a un lien vraiment fort, on est presque une famille. Une famille qui sait se dire merde quand c'est nécessaire, comme courir à trois heures du mat pour récupérer un membre défoncé.