Gabe ferme les yeux, couché dans son lit. On est samedi soir mais il tient à dormir. Après tout, ça fait des semaines qu'il ne dort quasiment plus. Il est exténué. Mais rien n'y fait. Il se retourne dans son lit. Encore et encore. Jusqu'à ce qu'il finisse par sortir de son lit, excédé. Il se dirige vers la salle de bain, s'inspecte dans le miroir. Ses cernes lui arrachent une grimace, il en a marre d'être dans cette situation. Il aimerait tellement pouvoir se reposer. Pourtant il devait bien admettre qu'il en était incapable. Il n'y a rien de plus rageant pour Gabe de ne pas avoir le contrôle. Il a besoin de tout maitriser. C'est plus fort que lui. Devant son miroir, Gabe soupire. Il se frotte les yeux et se décide finalement à retourner dans son lit. En vérité, il n'y glisse même pas un pied qu'il fait déjà demi-tour pour retourner dans la salle de bain et se changer. Si déjà il arrive pas à dormir, autant qu'il mette à contribution ce temps gâché à glander dans son lit. Y'a pas de raison. Certes, il n'allait sûrement pas trouver la réponse à ses insomnies en sortant mais il se distrairait au moins un peu au lieu de se torturer l'esprit. C'est décidé, il s'en va après avoir enfilé une tenue décontractée. Il comptait pas aller dans un endroit très élégant. A vrai dire, il croit même qu'il y a des coyotes là-bas. Pour Gabe, il y a deux types de femmes : celles qui se respectent, qui ont des valeurs et avec qui il se verrait finir sa vie. Et puis les autres. Celles qui provoquent, restent une nuit dans son lit avant de le dégouter définitivement. Aussi simple que ça, pas de compromis, ni de cadeaux avec Gabe. Ça doit venir de son éducation rigoureuse. Dans tous les cas, Gabe est un sacré mec, un macho comme on en fait plus. Quand il entre dans la boite de nuit, son regard s'attarde sur ces filles, déjà en train de danser sur les comptoirs. Ça doit être normal vu l'heure à laquelle Gabe débarque. Il s'approche du bar, s'assoit et tombe nez à nez avec des talons aiguilles. Charmant. Son regard remonte. Chevilles, jambes de rêve, ventre, poitrine et là... Sa bouche est déformée par la stupeur, il fronce les sourcils. Non mais c'est pas vrai ?! Il connait ce visage. Arya. Si jolie. Il ferme les yeux, les rouvre. C'est toujours elle. Il a comme envie de vomir d'un coup. Il ne jurait que par les beaux yeux de cette fille et maintenant il la voyait se trémousser sans vergogne. Il détourne le regard, profondément choqué et commande un whisky. Il allait en avoir besoin pour avaler le morceau.