je ne deale pas.

Actuellement, t'as juste envie d'une chose ; boire et te détendre. Tu sors tout juste du poste de police, tu as enfin revêtu tes vêtements de civil, pour ton plus grand bonheur. Il fait chaud et ton uniforme te fait presque transpirer. T'as horreur de ça. La transpiration. C'est une chose qui t'horripile et pourtant, cela est parfaitement humain … ou presque. Tu soupires et montes dans ta voiture en vitesse, rentrant chez toi en roulant doucement. On ne sait jamais. Manquerait plus que l'un de tes collègues te fassent une réflexion sur ta façon de conduire. Quelle ironie. Tu pourrais presque en rigoler d'avance. Non mais n'importe quoi. Tu te gares et sors de ta voiture. Il est bientôt vingt-deux heures et l'un de tes amis t'as laissé un message te disant simplement de le rejoindre au bar de la plage, à Giudecca. Ce n'est pas nouveau pour toi. Tu y vas depuis que t'es en âge de pouvoir boire illégalement. Tu devais avoir quoi … quatorze ou quinze ans quand tu as commencé à y aller et finalement, tu ne t'en lasses pas. Mais bientôt, tu seras sûrement trop vieux pour tout cela. Toutes ses fêtes. Enfin, il te reste encore quelques années. Tu prends une douche rapide, te recoiffes et t'habilles d'un simple slim bordeaux et d'une chemise blanche que tu laisses légèrement entrouverte. Tu souffles et souris faiblement en te regardant dans le miroir. Tu te trouves beau et ce, depuis toujours. Il ne s'est jamais passé une seule journée sans que ton côté narcissique ne se montre. Tu pars finalement en direction de la place, content. Demain, c'est ton jour de congé et tu espères simplement que ton supérieur ne va pas t'appeler dès huit heures du matin pour te demander de l'aide pour une affaire. Enfin, tu rejoins ton ami qui te sourit grandement. Tu t'installes à côté de lui après l'avoir salué et tu te commandes une vodka pure histoire de bien commencer la soirée. Pour une fois, tu n'as pas pris ton revolver. En même temps, comment aurais-tu voulu le cacher, hein ? C'est tout bonnement impossible. Mais tu n'en auras pas besoin cette nuit, tu en es certain. Tu ris faiblement à la blague de ton ami avant de regarder autour de toi, ton regard naïf se posant sur chacune des personnes présentes. Pourtant, tu ne remarques pas la jeune femme qui te jette quelques coups d’œils. Elle connaît ton secret. Elle sait que tu deales, ou du moins, elle pense en être sûr et toi, tu n'en as aucunement conscience.