« Félicitation signora Rossaldi ! C’est une fille ! »
 Des cris, les miens. Des larmes de joie aussi. La femme qui venait d'accoucher était ma mère et j'étais son premier et seul enfant. Ça s’est passé un 10 Mars, il y a 22 ans à l'hôpital d'Édimbourg. J’y ai vécu toute mon enfance jusqu’à mes dix-huit ans quand je suis partie à Venise pour mes études. La demeure à Édimbourg appartenait à mon arrière grand père maternel. Je n’ai pas vraiment l’occasion d’y retourner dans cette ville maintenant. Ma chambre était toute verte, une couleur choisie à ma naissance. C’est une tradition chez les Rossaldi, et puis du coup, le vert est resté ma couleur préférée. On peut dire que j’ai hérité du caractère de ma mère mais c'est vrai que tout le monde remarque que je ne fais jamais comme les autres. Cependant, c’est vrai que je ressemble beaucoup à mon père, une vraie dépensière je l'avoue et une grande amatrice d'art. Maintenant, j’ai grandis, et je n’ai pas toujours été sage non plus. Carrément la reine des bêtises quand j’étais petite. J’ai changé mais pas tant que ça finalement. Je suis toujours aussi maladroite. Petite, j’ai été bercée par l'art mais aussi la musique. Ma mère était une pianiste et m’apprenait à jouer du piano. La musique, c’était sa passion, et elle m'a transportée. Lorsque j’avais 12 ans, je pris des cours de peinture. On m'avais souvent dit que j'ai du talent. J’avais eu la chance d’être soutenue par ma famille. C’est vrai, nous sommes très proches. Je le suis beaucoup avec ma grand-mère paternelle qui m’a légué tout son savoir sur l'art italien. C’est vraiment grâce à ma elle que maintenant j'étudie histoire de l'art ici à Venise. Je suis passionnée par les tableaux de la renaissance italienne.  
Ça fait maintenant 4 ans que je suis dans cette magnifique ville de Venise où il y fait bon vivre. Je vis d’ailleurs avec Wade. Je me souviens qu'on s'était rencontrés à une exposition de peinture, on s'est tout de suite compris et on s'est revus. C’est aussi simple que ça, et je ne peux pas donner d’explication. C’est comme ça l’amour en fait.
Je savais que le mois de mars arrivait bientôt. Et qui dit mois de mars, dit fête d’anniversaire. En plus, j’allais avoir 18 ans.  Comment souvent, j’allais à Édimbourg rendre visite à mes parents. J’y allais seule la plupart du temps.
« Réveilles toi Ophé ! »
« ooh, mais il est 9h du mat’ Callie » 
« Justement ! C’est ton anniversaire ! »
 Callie était venue dormir chez moi la veille. Aujourd’hui, c’est ma journée, pas de limites, mon anniversaire et j’ai 18 ans donc soirée rien qu’entre filles. On a prévue de passer toute la journée à Édimbourg, comme au bon vieux temps, faire les boutiques, aller chez le coiffeur, pour finir en soirée.
 Étape 1 : acheter tout vêtement qui nous fait un clin d’oeil. Façon de dire qu’on a littéralement craqué dessus. Étape 2 : le coiffeur.
 « Faites lui la coupe à zéro » dit-elle en plaisantant.
 « Nan, mais ça va pas ! » dis-je en la regardant d'un air t'as pas intérêt.
Elle avait des idées bizarres, tout autant que moi d’ailleurs, mais il n’y avait pas un jour où on ne rigolait pas. Elle m’avait vraiment manquée. On fait la fête comme jamais, et rien d’autres ne compte. C’était une soirée inoubliable

Un été, je décide de revenir à Édimbourg, avec Wade cette fois-ci. Ma famille et mes amis les plus proches me manquaient. J’y suis partie faire un petit tour. Beaucoup de souvenirs revint en mémoire, ayant passé toute mon enfance. Connaissant la ville par coeur, j’ai remarqué que ça n’a pas vraiment changé. Un sourire apparût sur mes lèvres. Je suis passée par le collège, qui seul avait changé. J’ai passé que de bons moments avec mes plus proches amis à aller au cinéma de la ville le samedi soir, et on se retrouvait au collège la semaine. On restait tout le temps ensemble. Je marchais dans la rue, avais retrouvé les restaurants dans lesquels j’avais mangé avec des amis. Un jour, je ne m’attendais pas à ce qu’il allait se passer. Je revenais d’une sortie au centre ville et voilà que je trouve devant moi ma maison en feu. Mes yeux étaient littéralement écarquillés. Le sac que je portais était tombé par terre et Wade était à côté de moi, tout aussi effaré que moi. Et là, je pensais à mes parents. Ils étaient à l’intérieur… Il me pris dans ses bras et nous sommes ensuite parti. Ça fait un an maintenant que le tragique accident est arrivé. Je n’arrive pas à m’en remettre. J’y allais seulement pendant les vacances. Je n’ai rien pu faire, et mes larmes coulaient à flot sur on visage. Je criais et ne bougeais pas. Ça s’est passé sous mes yeux, comme ça. C’était vraiment le pire jour de ma vie, ça m’a dévastée. Depuis, je n’y suis plus retournée, je ne veux plus. Heureusement que je peux compter sur la présence de Wade, et je sais qu’il sera toujours là pour moi. “Ophelia ! Tu fais quoi là ? Tu n’as jamais fumé !” Je n’ai pas pu dire un mot face à lui. “Jette moi ça et viens là. Je suis là, ne t'inquiètes pas". Je laissais tomber la cigarette dans le cendrier et me mis à pleurer. J’étais mal et quand il m’a regardée dans les yeux, c’était la fin de toute cette souffrance. Je ne suis pas seule. Je n’ai plus peur. Nous étions dans la cuisine, j’avais honte.
Maintenant ça va beaucoup mieux. Je profite de la vie mieux que je peux. Une fois même nous étions partis à Barcelone pour oublier tout ce qui nous entourait. Sur la route, nous roulions à cent à l’heure, riant aux éclats, la musique à fond et ne se souciant de rien. On s’assaillait même dans la rue, sur une place de la ville, tout en regardant les gens qui passaient, et discutant de l’architecture des maisons. Ça c’était la belle vie, et je la dois à Wade.