De ma toute petite enfance, je ne me souviens de pas grand chose. J'ai toujours vécu à Londres, dans un immense appartement que je prenais pour une salle de jeu. Je m'appelle Camden Matteo Oxenford et je suis le fils de James et Olivia Oxenford, des notables anglais, mon père était chef de clinique et ma mère était chirurgienne, ce qui fit que je fus principalement élevé par des gouvernantes. Mais je n'en tenais jamais rigueur à mes parents, pour moi, c'était des héros qui sauvaient des gens et j'étais fier d'eux. A mes onze ans, je partis en collège privé et en internat, c'était plus simple pour eux et pour moi, ça m'apprenait à être autonome. De plus, étant très sociable, j'avais une bande d'amis très proches. C'est comme ça que je réussis à ne pas faire de crise d'adolescence jusqu'à mes 16 ans. Ce fut plus délicat à partir de cette année là. Déjà, je ne supportais plus l'internat, je séchais le lycée, mes notes chutaient. Je ne pensais qu'aux sorties, à boire et à faire le contraire de ce que mes parents me disaient. Mais je ne voulais jamais perdre mon année. Je n'étais plus juste le petit intello. Je devenais rapidement un peu plus populaire. Je finissais quand même mon cursus scientifique et je fus admis en école de médecine, à mes dix huit ans. Et là, ce fut comme une révélation. Elle était assise à côté de moi en biologie. Au premier regard, je tombais amoureux de cette ravissante rousse qui s'appelait Sandy. On devint partenaires de labo, puis amis, et enfin, elle devint ma petite amie. Je crois que ce fus ce qui m'assagi. Avec elle, j'avais envie d'être responsable et mature. On sortit ensemble pendant trois ans, jusqu'à ce que Sandy m'apprenne qu'elle partait étudier en Australie. Elle ne ressentait aucune tristesse de me quitter, elle semblait même ravie. Du jour au lendemain, elle partit, sans même une soirée d'adieu. Je la vis partir, dans ce taxi.

Quelque mois sans vouloir sortir, je m'accrochais à mes études, je faisais tout pour ne plus penser à elle, mais je ne voulais pas déprimer parce que ce n'était pas mon genre et plonger dans l'alcool serait stupide. Je ne voulais pas décevoir mes parents et mes études de médecine me plaisaient. Je ne voulais pas tout gâcher à cause d'une fille. Mais je ne laissais plus personne m'approcher, je me fermais aux sentiments. Si une fille essayait de se rapprocher de moi, alors je l'envoyais promener en la traitant de tous les noms. Lors de la sixième année de médecine, je fis mon internat à l’hôpital de Londres. Mes parents m'apprirent la vérité le soir où on fêtait mon internat. Ils m'avaient adopté. Je ne savais pas ce que je ressentais à ce moment là, de la colère, oui. Un désir de retrouver ma famille aussi, bien que ma famille c'était eux. J'allais alors sur Internet, mes parents contactèrent l'agence d'adoption pour que j'ai une piste. Je passais mon temps libre sur Internet, sur des forums. Et je parlais alors avec quelqu'un, avec qui je me sentais bizarrement proche. Il s'appelait Alex et il était en Italie. Il me fallut quelques mois pour faire un lien. Nous étions frères. Je devais aller en Italie, quitte à faire ma dernière année là-bas. J'en parlais à mes parents qui m'encouragèrent à partir, et surtout à me changer les idées. Je fus admis dans un programme d'échange et me voilà en aventurier en Italie. Il fallait que je rencontre Alex, il fallait que je sois sûr de ce que j'avançais. En fait, j'avais tellement de chose à faire et surtout, je voulais enfin vivre une vraie vie d'étudiant, ce que je m'étais interdit depuis le départ de Sandy. Alors quel avenir, allais-je avoir ici?