j'ai eu de la chance. je suis née avec une jumelle, pas une fausse, une vraie; léonora. pour les gens ça fait toujours un choc de voir des jumelles. ils sont là à deviner qui est l'une et qui est l'autre. c'est marrant à voir pour nous, surtout quand on adore faire chier le monde et que nous aimons se faire passer pour l'autre. on a toujours eu des bonnes relations. il faut dire qu'on avait quelque peu cette peur de perdre l'autre et le reste de la famille. quand on fait partie d'une famille de mafieux c'est pas facile tout les jours. même si notre père a toujours essayé de nous avoir une enfance normale. bien sur on ne savait pas ce qu'il faisait techniquement. on connaissait juste certaines personnes de sa bande et puis son quartier. on allait à l'école normalement, même si avec léo on savait qu'on avait des gardes du corps. bien sur ils étaient cachés pour pas nous faire peur, mais ce qu'ils savaient pas c'est que nous avions le sang de la mafia dans nos veines alors on avait ce genre de réflexe, comme sentir la présence de quelqu'un qui nous observe ou comment casser la figure à quelqu'un. bon ça c'était notre père qui nous l'a apprit, mais on savait se défendre. en plus à deux, on est toujours plus puissant non ? dans tout les cas je regrette rien. l'Australie va juste me manquer, elle était ma famille, mon chez moi. mais notre sécurité passe avant. les affaires entre les mafias sont très dangereuses et d'un côté je suis contente que mon père ait décidé de coopérer avec le FBI. au moins ils nous permettent de rester quelques années de plus en vie et puis ça permet de voir pas mal de pays et de régions. oui parce que une fois qu'on a été dans la mafia, on le reste. un plombier en retard ? mon père l'envoie à l'hôpital en l'accompagnant bien sur et en mentant qu'il est tombé des escaliers. ma mère quand elle entend qu'on la critique, elle fait exploser le garde manger de la supérette. on peut pas se laisser faire comme ça. on doit toujours se faire respecter, c'est ça la base de la mafia : le respect.

Dans chaque vie humaine, on doit forcément tomber amoureux. c'est obligé, c'est écrit dans les étoiles même. et comme tout être humain, je suis tombée amoureuse. j'étais entrain de jouée de la guitare sur le muret à côté du lac. c'était notre deuxième déménagement et cette fois on était en France à Perpignan. je ne parlais pas un mot de français, bon ok, je savais dire "bonjour", "merci", "je t'emmerde", "je t'aime" et "au revoir". c'était tout ce que je savais. à l'école j'étais la miss Australienne venue de on ne sait qu'elle ville et qui parlait peu. en même temps j'allais pas beaucoup parler si je ne savais pas parler français. mais apparemment ça leurs traverse par à l'esprit. chaque midi on se rejoignant, moi, ma jumelle et mon frère. on avait l'habitude de se raconter la journée, ce qu'on avait apprit sur les personnes, les trucs qu'il fallait faire ou pas. c'était notre rituel dans chaque école ou on était allé enfaite. la solitude ne me dérangeait pas vraiment. j'avais ma soeur et mon frère et puis connaissant mes parents, on ne resterait pas longtemps ici. alors à quoi bon s'attacher non ? mais j'avais pas prévu que ce mec en terminal, beau, brun et ténébreux, vienne me parler. il connaissait très bien l'anglais, sa mère était irlandaise et il allait souvent là-bas pendant les vacances. je me sentais soudain moins seule, j'avais enfin quelqu'un à qui parler à part ma soeur et mon frère bien sur. je le regardais donc alors que les notes sortaient de ma guitare. il sifflotait du même air que ma musique et on rigolait tout les deux. il m'aida à descendre du muret, mais vu comme j'étais très "adroite", je m'étala sur lui et nous tombâmes à la renverse. les rires éclatèrent, mais un silence s’abattit, on se regarda silencieusement, le souffle coupé, le coeur tambourinant à cent à l'heure et il déposa ses lèvres sur les miennes. le premier baiser d'un garçon. je me souviens que j'avais toujours été stressé par ce moment-là. savoir si oui ou non j'embrassais bien. des détails cons comme ceux-ci. mais là c'était parfait, parce qu'on était amoureux.