Coucou maman, c'est moi. J'espère que tu n'as pas trop attendu, mais ce soir ce n'était pas facile de ne pas se faire voir par la vilaine infirmière. A peine entrée dans la chambre, je me réfugie dans les bras de ma maman qui ne c'est bien entendu pas réveillé. Mon papa m'a dit que ma maman allait dormir encore longtemps pour ne pas avoir mal, mais qu'elle entendait quand même tout ce qu'on lui disait. Si elle était réveillée, je savais qu'elle ne serait pas contente de me voir ici plutôt que bien au chaud dans mon lit, mais c'était plus fort que moi. J'avais besoin d'être dans ses bras après les visites, pour être certaine qu'elle était tout à moi. Aujourd'hui la maîtresse nous a demandé de faire un dessin pour la fête des mères et je l'ai déjà accroché dans ta chambre, comme ça quand tu rentreras, tu pourras le voir. Par contre, je ne te dis pas ce que c'est, sinon ce n'est plus une surprise... Au même instant, la porte de la chambre s'ouvre et j'ai tout juste le temps de me cacher sous le lit avant que la personne entre dans la pièce. Bizarre... Ce n'est pourtant pas l'heure de la ronde ou alors l'heure est passée plus vite que prévu. A peine le temps de me faire cette réflexion, que j'entends ma mère faire de drôle de bruit au dessus de moi et je comprends rapidement que quelque chose ne va pas. Pourquoi est-ce que la personne fait demi-tour, alors que ma mère est entrain de gémir de douleur ? J'aurai bien envie de sortir pour dire à la personne de rester, mais étant terrorisée, je n'ose pas bouger d'un millimètre. Quand la porte se referme enfin sur l'infirmier que j'ai entre-apercu, je sors rapidement de ma cachette et découvre quelque chose qu'un enfant de 8 ans ne devrai jamais avoir à regarder. Un mort ! Oui, ma mère qui était bien vivante quelques minutes auparavant, vient de mourir, alors qu'un infirmier était à ses côtés. Un énorme cri s'échappe d'entre mes lèvres, ce qui fait accourir quasiment tout l'étage. Mais Azel qu'est-ce que... Quand le regard du médecin atterrit sur le corps inerte de ma mère, il comprend rapidement ce qui vient de se passer et me sort de la pièce et me confit à la première personne qui passe dans le couloir, avant de retourner en courant dans la pièce, pour essayer de sauver ma mère, qui bien entendu avait déjà atteint le paradis depuis plusieurs minutes maintenant.

   La liberté enfin ! Assise au premier rang, un grand sourire sur les lèvres, j'attends le cœur battant que le directeur de l'école de journalisme où j'ai étudié pendant plusieurs années m'appelle pour me donner mon diplôme. Les noms passent lentement sans que le mien arrive, normal d'un côté vu que celui-ci doit se trouver tout en bas de la liste. Etre italienne et avoir un nom de famille anglais.. Merci papa d'être anglais et non italien comme quasiment tous les pères de mes amis. Mademoiselle Weiss, voulez-vous bien me rejoindre sur l'estrade pour recevoir votre diplôme ? Se fut donc sous les applaudissements, comme tous mes camarades, que je montai sur l'estrade pour recevoir mon précieux sésame. Au moment où je prends mon diplôme, la voix du directeur s’élève une nouvelle et j'aurai du m'y attendre. Après tout, ce n'est pas toutes les années qu'une aphone suit de tels cours. Comme tout le monde le sait, Mademoiselle Weiss ne peut pas parler et je vais donc lui témoigner tout mon respect pour avoir réussis à suivre tous nos cours sans avoir dis un seul mot et surtout avoir réussis à avoir le respect de tous nos professeurs, chose pas facile. Je lui fais mon plus beau sourire et me tourne ensuite vers les personnes assises en face de l'estrade pour également leur sourire et je me dépêchai ensuite de retourner à ma place, détestant être sous les lumières. Maintenant que j'ai mon précieux sésame en main, j'allais enfin pouvoir prendre mon envol et avoir mon propre appartement, même si mon cher père n'est pas vraiment de cet avis.